Vous vous doutiez bien que dès que mes escarpins me mèneraient dans la Capitale, je me précipiterais à Orsay pour visiter cette exposition qui était notée dans mon agenda culturel depuis qu’elle avait été annoncée. Bon, malheureusement (ou heureusement pour les organisateurs et la santé des organismes culturels français), je n’étais visiblement pas la seule à l’avoir notée dans mon agenda, et lorsque je suis arrivée devant le musée à 9h (suite à quelques démêlés avec le RER) (pour une ouverture à 9h30), il y avait déjà une file d’attente de longueur respectable. Mais bon, assez rapidement j’ai pu entrer (et j’aurais pu le faire plus rapidement si j’avais réfléchi au fait que le Pass Education me permettait non seulement de ne pas payer, mais aussi d’entrer en coupe-file, puisqu’Orsay ne fait pas de billets "gratuit", il suffit de montrer le sésame pour passer). Bref. Orsay, je n’y étais pas allée depuis la remise du grand prix des lectrices de ELLE en 2000 (c’est là qu’avait lieu la réception), ce qui ne nous rajeunit pas. Et j’ai redécouvert l’endroit avec un vif plaisir, j’y reviendrai d’ailleurs musarder plus à loisir une autre fois.
Donc l’exposition, on en a beaucoup parlé, s’attache à montrer les liens entre le mouvement impressionniste et la mode, ce qui, du coup, permet à la fois de mieux connaître la mode et de mieux connaître les impressionnistes. Pour le premier point, vu que je suis un peu spécialiste quand même, et que j’ai écumé un nombre assez impressionnant d’expositions sur le sujet (sans compter les livres), j’ai peu appris, mais pris cependant un vif plaisir, évidemment, à m’émerveiller devant robes, accessoires et journaux de modes. Ceci dit, je me suis émerveillée rapidement dans la première salle, la plus strictement "mode", pour passer au reste de la visite, que j’ai pu du coup effectuer tranquillement, sans cohue. Et j’ai vraiment beaucoup aimé ce voyage dans le mouvement impressionniste, que je connais assez peu (j’ai travaillé sur la mode dans la peinture, mais chez Moreau, Klimt et Whistler : ce n’est pas le même style…).
Le parcours se propose de montrer comment les impressionnisme, par le souci de représenter les individus dans leur cadre quotidien, sont conduits à rendre compte des évolutions de la mode de leur temps, parfois avec ce que l’on pourrait appeler un réalisme saisissant. J’ai été particulièrement frappé par un des éléments de l’exposition : la mise en regard d’un tableau, celui d’Albert Bartholomé représentant sa femme dans une robe de jour, et de cette même robe, "réelle". Selon le contexte du tableau, les femmes sont représentées dans leurs diverses tenues de jour (vous n’imaginez pas à quel point il était compliqué de s’habiller à l’époque : il fallait se changer à tout moment pour être en adéquation avec le moment de la journée et le lieu) ou du soir (on ne s’habille pas de la même manière pour aller à un dîner et pour aller à l’opéra), voire dans l’intimité, avec une attention évidente au corset. Mais les hommes ne sont pas oubliés, et même si leurs possibilités vestimentaires sont plus restreintes, ils n’en recherchent pas moins l’élégance et toute une section leur est consacrée. Enfin, la dernière salle (ma préférée) est consacrée au plaisir du plein air, et dans un cadre bucolique (sol imitant de la pelouse, bancs) sont présentées des oeuvres illustrant cette idée des plaisirs du pique-nique ou de la promenade, toujours dans la plus grande élégance.
J’ai bien sûr énormément aimé cette exposition, mais j’aurais deux remarques à faire concernant la scénographie : d’abord, je trouve la plupart du temps l’espace un peu étriqué, empêchant donc d’avoir un recul suffisant pour bien voir les tableaux, sachant que la plupart sont de grande taille. Je pense en particulier aux salles du milieu, installées comme pour un défilé : les tableaux sont face à un miroir (admettons) mais même en se collant au miroir, je trouve que l’on est un peu trop près pour une vision globale. Et encore, j’ai visité ces salles presque toute seule : je n’ose imaginer aux heures de pointe. Ensuite, je trouve que parfois la lumière laisse à désirer, et qu’il est difficile de trouver un point de vue sans une multitude de reflets qui gâchent l’effet. Mais bon, ça c’est parce que j’aime chipoter et pinailler…
Bonus : comme après chaque exposition, j’ai fait l’acquisition de quelques menues petites choses :
- Des cartes postales, marques-pages et un magnet (qui n’est pas sur la photo car il a immédiatement rejoint mon frigo
- Le Hors-Série de L’Objet d’art consacré à l’exposition (j’en ai feuilleté plusieurs, c’est celui qui m’a semblé le plus intéressant pour moi qui n’achète plus les catalogues)
- Bien sûr, A la mode impressionniste, sur lequel je lorgnais depuis que George en avait parlé. Je ne suis pas le coeur de cible et je n’ai pas de coeur de cible à ma disposition, mais je l’ai trouvé si joli et bien fait que je n’ai, évidemment, pas pu résister.
L’Impressionnisme et la mode
Musée d’Orsay
Jusqu’au 20 janvier 2013
Classé dans:Elle se promène... Tagged: exposition, impressionnisme, mode, musée, Paris, peinture